Refaire le Puzzle à partir du réel
Celui d’une planète « Terre » engagée dans un système de transformation physico-chimique de longue date. Une planète abri d’un processus d’évolution et transformation incessant : le « Vivant ».
Et au sein de cette communauté complexe, une Espèce qui n’a pour raison d’être que de s’associer aux autres en comprenant et pratiquant la langue commune celle de la « Co-évolution », tout en contribuant à assurer les conditions d’un maintien durable de l’Éco-système global.
Le propos à la fois historique, économique, social, politique, biotique, technique, spatial, architectural... Est une interrogation sur la sortie d’un système multimillénaire « Civilisant ».
Un modèle systémique qui par son essence même, entreprend de très longue date une œuvre de marginalisation de l’Espèce humaine sur le socle planétaire, par une entreprise continue : d’accaparement du sol planétaire ; d’éradication ou domestication du Vivant ; de dégradation croissante de la Biosphère ; de détérioration ou épuisement des ressources abiotiques ; de dérèglement du climat terrien ; et plus récemment du formatage du cognitif humain en Intelligence-Artifice...
Le propos vise à relater le concret des initiatives, écologiques et sociales prises ces dernières décennies en Europe.
Des initiatives le plus souvent développées à l’échelle des proximités, par des groupes impatients d’écrire et expérimenter des concepts de vie, sur un champ réouvert : celui de l’expérimentation des inter-compatibilités au sein du Vivant Terrien et des formes de concrétisation élaborées à ce jour.
Un faisceau de voies s’est ouvert, expérimentant des formes concrètes d’hébergement en éco-compatibilité, avec les milieux ambiants et parfois même esquissent des formes de co-évolution du groupe humain au sein du Vivant d’ensemble.
Ces pratiques de vie et savoirs acquis, associés à une conception frugale de l’existence à faible empreinte ou empreinte effaçable sur la biosphère pourraient-ils, dans le cadre de la mise en œuvre d’une Éco-Étho-politique des milieux de vie en biosphère, conduire par étapes à élaborer, en révision-redéfinition des fonctions et formes actuelles des établissements produits, des concepts d’espaces : en mutualité, géo-biocompatibilité, et Mérizotopie ?
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La démarche conduite consiste à interroger le « Temps long » historique à la façon des Amérindiens du Chiapas « Regarder vers l’arrière pour avancer vers l’avant », pour aborder le système sociétal humain sur un espace-temps partant de la formation du Tribut, puis du Profit, et poursuivre sur les deux derniers siècles consacrés à fois à la dégradation de la biodiversité ambiante et modification des paramètres climatiques de la planète, et entrer sur le temps présent de l’Ére numérique, celle du développement d’un processus de capture des savoirs humains et formatage en une « Intelligence-Artifice ».
Le contexte accidentogène présent fournit l’occasion de s’interroger sur des alternatives possibles au modèle systémique suicidaire.
Des alternatives soucieuses de trouver une compatibilité d’existence et d’évolution de l’Espèce à la « Terre-Mère », et se départir des modèles Civilisateurs attachés à rechercher la fabrication d’un « l’Être cosmique » avatardisé.
Malgré des contextes écocidaires et génocidaires, l’Humain s’attelle encore sur tous Continents à élaborer des formes concrètes d’Alternatives portant sur les formes de séjours d’un « Commun humain » multiculturel en éco-compatibilité, voir en recherche de formes d’existence en co-évolution avec l’ensemble du monde du Vivant Biosphérique.
C’est ce que nous avons choisi de relater sur l’Europe en choisissant de présenter : des réalisations (bâti et aménagements associés), le cadre porteur des recherches scientifiques, techniques architecturales qui à permis de les développer, et les dynamiques sociales et culturelles portées par les voisinages auteurs et faiseurs, acteurs d’un changement de paradigme sociétal.
Pour contourner l’état ambiant de désinformation détruisant la réflexion de masse, il a été choisi de diffuser cet « Essai » par la voie du Net, et sous le format « Créatives Common», qui permet une actualisation et évolution des données et réflexions, par un échange entre les auteurs, les lecteurs, ou nouveaux contributeurs.
Une formule choisie à l’origine du projet, qui doit permettre à chaque Internaute de copier et diffuser librement les travaux ainsi parus (système non-propriétaire), de participer à la correction des erreurs éventuelles, de poursuivre l’apport de données et expériences concourant à populariser les formes de désengagement du modèle politico-financier en vigueur, et participer ainsi au développement et à la diffusion des voies d’application de l’alternative éco-systémique mises en œuvre inter-peuples.
Les Thématiques de changement explorées dans ces pages, s’appuient sur les formes de réinvention de l’espace de vie à l’échelle des dynamiques de voisinage (Îlots et Quartiers).
La plupart des expériences citées ont été visitées en Nord-Europe. Il en existe bien d’autres, en Europe et sur les autres Continents, qui restent à faire connaitre et rapporter pour montrer qu’il n’y a pas Utopie en la matière mais déjà un changement de voilure.
L’Essai, est un appel à contributions et actions. Il énonce des faits et formule des hypothèses sur l’évolution des formes de vie des Communs Humains co-évoluant avec le Vivant d’ensemble.
Il est construit pour être abordé par des Internautes surfant sur une thématique en lien avec l’un des quatre thèmes : SOCIÉTÉ – TERRITOIRE - HUMAIN.S – BIOSPHÈRE. Il peut être saisi plus amplement dans le corps du texte, sur les initiatives et développements en cours en matière d’Alternatives au modèle Anthropocène dominant.
Le temps long …
Après regroupements communautaires sur des lieux ressources, puis organisation en systèmes plus denses sous la forme de villages agglomérés, et de regroupements plus importants (Bourgs), émerge du fait les fractures sociales générées par l’évolution des formes de production et répartition : la Cité de « Classes ».
Elle nait en Mésopotamie, vers le 5éme millénaire avant notre ère, à une époque qui se caractérise par le fractionnement sur deux orientations des communautés humaines.
La première portée par une société de « l’accumulation » caractérisée par l’accroissement de la productivité et de l’accumulation de surplus échangeables, et la seconde itinérante en recherche d’une compatibilité au climat, et d’un équilibre avec le contexte naturel alentour... Mais au développement vite entravé par l’expansion prédatrice de la première.
Les sociétés humaines durant des millénaires sophistiqueront de façon croissante le modèle « d’Appropriation-Domestication-Extermination », jusqu’à engager à la fin du XVIII é siècle une nouvelle mue soutenue par l’accès aux énergies fossiles : Celle d’un développement invasif et destructeur des milieux physiques et Vivants sur l’ensemble de la Planète.
Peut-on encore concevoir aujourd’hui qu’une société du règne animal, lancée depuis quelques millénaires dans une entreprise de croissance continue ponctuée, d’effondrements, de renaissances et d’inventions... Puisse d’elle-même abandonner un mode de vie basé sur l’accaparement et la domination-éradication du Vivant dans son ensemble, et accepter de se définir en compatibilité avec les mécanismes biochimiques et physiques en place, pour poursuivre sa fragile existence en contribuant à l’édification d’un monde co-évolutif en recherche d’un langage global au Vivant ?
C’est la question qu’il nous importe de traiter pour aborder de possibles sorties d’une « Impasse » : Celle engagée actuellement qui tente de conduire notre fragile Espèce vers un effacement de la planète d’accueil, par l’introduction d’un système sociétal permettant aux oligarchies mondiales « Tech-Libertariennes » (Gafas...) et adeptes des jeux spéculatifs, de formater à leurs convenances l'Humain-Peuple...
L’alternative écosystémique adolescente est susceptible de permettre aujourd’hui, de collecter, conserver et diffuser les comportements et les formes de la pensée et du savoir humain, pour engager « pas à pas », non un clonage de l’Espèce par les nouveaux prophètes, mais une naissance écosystémique planéto-compatible.
Un début d’effacement partiel ou total de l’Espèce ?
Par la combinaison : Dérèglement du climat planétaire ; substitution à la libre conscience de l’Humain d’une « Intelligence artificielle » relais ; élimination continue de la biodiversité garante de nos existences ; dégradation des ressources fossiles ; capture par les « Gafas » opérateurs privés des savoirs et comportements de l’Humain ; exercice par les empires politico-économiques d’un droit arbitraire de vie et de mort sur les personnes contrariant leurs intérêts par emploi de technologies de géolocalisation satellitaire et drones armés ; civiles pris pour cibles dans les guerres d’annexion des ressources, et dans la continuité de l’Histoire du Profit & Appropriation, sophistication des modes « d’Exploitation de l’Homme par l’Homme », Génocides, etc.
L’Alternative écologique et sociale engagée est de nature citoyenne et se développe dans le champ d’expansion des Communs de proximité.
Elle part d’un constat fait à la fois, sur la détérioration de l’environnement générée par le système humain, et plus récemment sur celui d’un Anthropo-système tentant de reformater l’humain à une nouvelle conscience cosmique. Un impérialisme extraterrestre...
La voie « Alternative », doit instruire l’humain sur les formes de désincarcération, déconditionnement et dés-addiction, des systèmes urbains « Containers » pour lui permettre de se réinventer en des communs générant des formes d’éco-compatibilité avec la Planète-Vivante
Trépas ou Co-vivance ?
L’urgence commande de convaincre le Commun-Humain, grâce aux interconnexions numériques publiques encore en place, à se porter vers le monde biophysique, pour co-évoluer vers des formes de mutualisation, de tissage des Mondes Vivants, d’inter-langage, et se placer tout à la fois en reliance avec le Vivant d’ensemble, et en compatibilité avec le système chimico-biogéophysique du Globe.
Les temps sont à la définition d’un ensemble Vivant co-évolutif, constitué de multiples communautés écosystémiques, et de communs-humains en découverte. Mais également « à charge d’entretien » d’une Planète Vivante dans le cadre des lois astrophysiques… Comme l’évoquait un texte cunéiforme des plus anciens, réalisé sur tablette d’Argile en – 3000 de notre Ère.
Si l'on s'appuie sur l'évolution des formes d’installation de l’Espèce humaine au cours des treize derniers millénaires, force est de constater que plus s'accroît la densité des sites de regroupement et d’échange contraint, plus les dynamiques de vie commune disparaissent au profit d'un isolement de l’individu.
Tout d’abord ce phénomène apparait dans les modes de production fondés sur le Surplus-Tribut, puis se sophistique dans les sociétés de classes et spécialisations, et aujourd’hui dans les systèmes à gouvernance numérique.
Cette dernière phase semble accentuer la marginalisation de l’Espèce par rapport au Vivant bio-diverse et écosystémique.
Est-ce irrémédiable ?
Le virage récent pris vers les sources d’énergies renouvelables et de nouveaux modes d’accès de l’humain à une l’intercommunication publique à l’échelle monde, offre l’opportunité de voisiner à longue distance, échanger, repenser de nouveaux tissus de vie en « open-collaboration », en s’attachant à retrouver la biocompatibilité de l’Espèce au sein d’une planète, matrice de vie.
Notre propos vise à témoigner des alternatives, passées et en cours, portées par la combinaison de l’outil d’interconnexion au monde Terre et celui des dynamiques développées par les réseaux locaux « courtes distances » issus du terreau Associatif.
Pour ces derniers il s’agit de témoigner de relations de voisinage qui portent à multiplier l’initiative en matière de services mutuels, et pas à pas édifier un fond humain, coopérant, collaborant sur la question du quotidien, en appui sur des services communs auto-gérés (Ateliers communautaires, Association de covoiturage, jardins partagés, hébergements coopératifs...) : pour élaborer des alternatives concrètes trouvant partie de leurs ressources au sein des rapports directs et diversifiés d’échanges développés sur la planète.
Nous savons collégialement créer ces conditions de vie, presque sans empreinte sur les milieux écosystémiques et les voisiner.
Nous savons vivre en sobriété et faible impact sur la planète, nous savons concilier au sein d’une même unité architecturale l’intime et le collectif, nous savons utiliser les ressources renouvelables nécessaires à nos vies, et ne pas les épuiser, nous savons protéger les autres espèces du vivant biosphériques...
Mais notre philosophie anthropo-systémique ne nous a pas conduit à trouver une langue, un codage inter-espèces qui nous aurait permis d’écarter les croyances initiales, issues de la peur d’exister dans un espace mystérieux et dangereux, portant à interpréter les phénomènes inexpliqués comme émanant de Divinités proto-humaines guidant l’Espèce vers une maitrise ou effacement des phénomènes entravant son existence Terrienne...
Erreur d’aiguillage !
La voie n’était pas de les rendre propriétaires et de les enfermer dans des fausses certitudes pour en faire les rouages d’un appareil non compatible avec les lois du vivant cosmique.
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Le mode d’exposé, choisi pour développer le point de vue d’une voie alternative à celle du Capitalocène, , s’appuie sur des éléments d’enquête et des constats examinés sur le Temps Long Historique.
Cela impose de développer le texte en deux corps :
Sous l’intitulé « Dans l’épaisseur du temps : les temps d’installation - les temps récents » :
Ce premier corps expose les temps durant lesquels se constitue en essais-erreurs le modèle sociétal de « l’Anthropocène », pour aborder ensuite la phase de mise en place du « Capitalisme ».
Un second corps relate l’apparition à partir de la deuxième moitié du vingtième siècle d’une impasse sociétale marquée par une atteinte grandissante de l’empreinte humaine sur la biosphère, et le constat d’une dégradation avancée des milieux vivants et géophysiques.
Sous la dénomination : « Mérizotopie » sont esquissées des alternatives de sortie de l’impasse, par une société civile engagée dans la collégialité, et sont évoquées des formes d’évolution éco-compatibles entre l’Espèce et la Planète Vivante qui n’est ni à acheter, ni à vendre, ni à détruire.