Cet Essai est une approche analytique, à la fois historique, philosophique, sociale, politique, biotique, technique, spatiale, qui vise à examiner le concept de « Mérizotopie» (lieu en partage) sous l’angle d’une alternative au modèle dit « Civilisateur », d’accaparement et dégradation de la biosphère.
La démarche retenue consiste à interroger le « Temps long » historique, à la façon des Amérindiens du Chiapas « Regarder vers l’arrière pour avancer vers l’avant », pour aborder le système sociétal humain sur un espace-temps qui se déroule à partir de la formation du Tribut, puis du Profit, pour à l’ère numérique entrer dans le processus de capture des savoirs humains reformatés et surveillés sous « Intelligence-Artifice »... Et conduire à l’effacement progressif de la libre parole chez l’Homo Sapiens, après deux derniers siècles de dégradation assumée du climat planétaire et disparition accentuée de la biodiversité ?
Le contexte accidentogène présent fournit l’occasion de s’interroger sur les alternatives au modèle.
Des alternatives soucieuses de trouver une compatibilité d’existence et d’évolution de l’Espèce à la « Terre-Mère », et se départir des modèles Civilisateurs attachés à rechercher la fabrication de « l’Être cosmique » au sein d’une population humaine avatardisée.Malgré ces contextes écocidaires et génocidaires, l’Humain « tendance éco-systémique » s’attelle sur tous continents à mettre en œuvre des expériences qui associent un « Commun » collaborant et le monde du Vivant Biosphérique en des scénari de co-évolution.
C’est ce que nous nous attacherons à décrire dans les chapitres suivants, consacrés à présenter un état des lieux et des situations avant de traiter des alternatives qui s’élaborent.À ce sujet on ne peut taire, que les pouvoirs financiers et étatiques mondiaux actuels se sont bien gardés de soumettre à l’étude, du Groupe International d’Experts sur le changement du climat, un scénario de sortie du système économique productivisto-consommateur, qui aurait énoncé les voies de décroissance graduelle du modèle, et planifié le passage des énergies fossiles carbonées ou nucléaires vers les énergies renouvelables, et l’entrée en des temps sobres accordés au reste du Vivant.
Pour contourner l’état ambiant de désinformation détruisant la réflexion de masse, il a été choisi de diffuser cet « Essai » par la voie du Net, et sous le format « Créative Commons», qui permet une actualisation et évolution des données et réflexions, par un échange entre les auteurs, les lecteurs, ou nouveaux contributeurs.
Une formule choisie à l’origine du projet, qui permet à chaque Internaute de copier et diffuser librement les travaux ainsi parus (système non-propriétaire), de participer à la correction des erreurs éventuelles, de poursuivre l’apport de données et expériences concourant à populariser les formes de désengagement du modèle politico-financier, tout en participant au développement des voies de l’alternative éco-systémique mises en œuvre entre peuples.
Les Thématiques de changement explorées dans ces pages, s’appuient sur les formes de réinvention de l’espace de vie à l’échelle des dynamiques de voisinage (Îlots et Quartiers). La plupart des expériences citées ont été visitées en Nord-Europe. Il en existe bien d’autres, en Europe et sur les autres Continents, qui restent à faire connaitre et rapporter pour montrer qu’il n’y a pas Utopie en la matière mais déjà un changement de voilure.
L’Essai, est un appel à contributions et actions. Il énonce des faits et formule des hypothèses sur l’évolution des formes de vie des Communs Humains co-évoluant avec le Vivant d’ensemble, Il est construit pour être abordé dans un premier temps par des Internautes surfant sur une thématique en lien avec l’un des quatre thèmes : SOCIÉTÉ-TERRITOIRE / HUMAIN.S- BIOSPHÈRE, et éventuellement être saisi plus longuement dans le corps du texte, sur les initiatives et développements en cours en matière d’Alternatives au modèle Anthropocène dominant.
Le temps long ...
Après regroupements communautaires sur des lieux ressources, puis organisation en systèmes plus denses sous la forme de villages agglomérés, et de regroupements plus importants (Bourgs), sort par les fissures provoquées par une croissance dirigée : la Cité de « Classes ».
Elle nait en Mésopotamie, vers le 5éme millénaire avant notre ère, à une époque qui se caractérise par le fractionnement des communautés humaines en deux voies.
La première portée par une société de « l’accumulation » caractérisée par l’accroissement de la productivité et de l’accumulation de surplus échangeables, et la seconde en recherche, d’une compatibilité au climat, et d’un équilibre avec le contexte naturel alentour... Mais au développement vite entravé par l’expansion prédatrice de la première.
Les sociétés humaines durant des millénaires sophistiqueront de façon croissante le modèle « d’Appropriation-Domestication-Extermination », jusqu’à engager à la fin du XVIII é siècle une nouvelle mue soutenue par l’accès aux énergies fossiles : Celle d’un développement invasif et destructeur des milieux physiques et Vivants sur l’ensemble de la Planète.
Peut-on encore concevoir aujourd’hui qu’une société du règne animal, lancée depuis quelques millénaires dans une entreprise de croissance continue ponctuée, d’effondrements, de renaissances ... Et d’inventions, puisse d’elle-même abandonner un mode de vie basé sur l’accaparement et la domination-éradication du Vivant dans son ensemble, et accepter de se définir en compatibilité avec les mécanismes biochimiques et physiques en place, pour poursuivre sa fragile existence en contribuant à l’édification d’un monde co-évolutif en recherche d’un langage global au Vivant ?
C’est la question qu’il nous importe de traiter pour aborder de possibles sorties d’une « impasse » : Celle engagée qui tente de conduire notre fragile Espèce vers un effacement de la planète d’accueil, par l’introduction d’un système sociétal permettant aux oligarchies mondiales « libertariennes » (Gafas) et adeptes des jeux spéculatifs, de formater à leurs convenances l'Humain-Peuple...
L’alternative écosystémique adolescente est susceptible de permettre aujourd’hui, de collecter, conserver et diffuser les comportements et les formes de la pensée et du savoir humain, pour engager « pas à pas », non un clonage de l’Espèce par les nouveaux prophètes « Capitalo-Libertariens», mais une naissance écosystémique planéto-compatible.
Un début d’effacement partiel ou total de l’Espèce...
Par la combinaison : Dérèglement du climat planétaire ; substitution à la libre conscience de l’Humain d’une « Intelligence artificielle » relais ; élimination continue de la biodiversité garante de nos existences ; dégradation des ressources fossiles ; capture par les « Gafas » opérateurs privés des savoirs et comportements de l’Humain ; exercice par les empires politico-économiques d’un droit arbitraire de vie et de mort sur les personnes contrariant leurs intérêts par emploi de technologies de géolocalisation satellitaire et drones armés ; civiles pris pour cibles dans le guerres d’annexion des ressources, et dans la continuité de l’Histoire du Profit & Appropriation, sophistication des modes « d’Exploitation de l’Homme par l’Homme », etc.
L’Alternative engagée est de nature citoyenne et se développe dans l’expansion des Communs de proximité.
Elle part d’un constat fait à la fois, sur la détérioration de l’environnement générée par le système humain, et plus récemment sur celui d’un Anthropo-système tentant de reformater l’humain à une nouvelle conscience cosmique. Un impérialisme extraterrestre...
La voie « Alternative », doit instruire l’humain sur les formes de désincarcération, déconditionnement et dés-addiction, des « systèmes urbains-Containers » pour lui permettre de se réinventer en des communs générant des formes d’éco-compatibilité avec la Planète-Vivante
Trépas ou Co-vivance ?
L’urgence commande de convaincre le Commun-Humain, grâce aux interconnexions numériques publiques encore en place, à se porter vers le monde biophysique, pour co-évoluer vers des formes de mutualisation, de tissage des Mondes Vivants, d’inter-langage, et se placer tout à la fois en reliance avec le Vivant d’ensemble, et en compatibilité avec le système chimico-géophysique du Globe.
Les temps sont à la définition d’un ensemble Vivant co-évolutif, constitué de multiples communautés écosystémiques, et de communs-humains en découverte. Mais également « à charge d’entretien » d’une Planète Vivante… Comme l’évoquait un texte cunéiforme des plus anciens, réalisé sur tablette d’Argile en – 3000 de notre Ère.
Si l'on s'appuie sur l'évolution des formes d’installation de l’Espèce humaine au cours des treize derniers millénaires, force est de constater que plus s'accroît la densité des sites de regroupement et d’échange, plus les dynamiques de vie commune disparaissent au profit d'un isolement de l’individu.
Tout d’abord ce phénomène apparait dans les modes de production fondés sur le Surplus-Tribut, puis se sophistique dans les sociétés de classes et spécialisations, et aujourd’hui dans les systèmes à gouvernance numérique.
Cette dernière phase semble accentuer la marginalisation de l’Espèce par rapport au Vivant bio-diverse et écosystémique.
Est-ce irrémédiable ?
Le virage récent pris vers les sources d’énergies renouvelables et de nouveaux modes d’accès de l’humain à une l’intercommunication publique à l’échelle monde, offre l’opportunité de voisiner à longue distance, échanger, repenser de nouveaux tissus de vie en « open-collaboration », en s’attachant à retrouver la biocompatibilité de l’Espèce au sein d’une planète, matrice de vie.
Notre propos vise à témoigner des alternatives, passées et en cours, portées par la combinaison de l’outil d’interconnexion au monde Terre et celui des dynamiques développées par les réseaux locaux « courtes distances » issus du terreau Associatif.
Pour ces derniers il s’agit de témoigner de relations de voisinage qui portent à multiplier l’initiative en matière de services mutuels, et pas à pas édifient un fond humain, coopérant, collaborant, sur la question du quotidien, en appui sur des services communs auto-gérés (Ateliers communautaires, Association de covoiturage, jardins partagés, hébergements coopératifs...). Construire une alternative concrète trouvant sa ressource au sein des rapports directs et diversifiés d’échanges sur les initiatives mondiales.
Nous savons collégialement créer ces conditions de vie, presque sans empreinte sur les milieux écosystémiques et les voisiner.
Nous savons vivre en sobriété et faible impact sur la planète, nous savons concilier au sein d’une même unité architecturale l’intime et le collectif, nous savons utiliser les ressources renouvelables nécessaires à nos vies, et ne pas les épuiser, nous savons protéger les autres espèces du vivant biosphériques...
Mais notre philosophie anthropo-systémique ne nous a pas conduit à trouver une langue, un codage inter-espèces qui nous aurait permis d’écarter les croyances initiales, issues de la peur d’exister dans un espace mystérieux et dangereux, portant à interpréter les phénomènes inexpliqués comme émanant de Divinités proto-humaines guidant l’Espèce vers une maitrise ou effacement des phénomènes entravant son existence Terrienne...
Erreur d’aiguillage !
La voie n’était pas de les rendre propriétaires et de les enfermer dans des fausses certitudes pour en faire les rouages d’un appareil non compatible avec les lois du vivant cosmique.
Le mode d’exposé, choisi pour développer le point de vue d’une voie alternative à celle du Capitalocène, sujet à une croissance démesurée, s’appuie sur des éléments d’enquête et des constats examinés sur le Temps Long Historique.
Cela impose de développer le texte en deux corps :
Sous l’intitulé « Dans l’épaisseur du temps : les temps d’installation - les temps récents » :
Ce premier corps expose les temps durant lesquels se constitue en essais-erreurs le modèle sociétal de « l’Anthropocène », pour aborder ensuite la phase de mise en place du « Capitalisme ».
Un second corps relate l’apparition à partir de la deuxième moitié du vingtième siècle d’une impasse sociétale marquée par une atteinte grandissante de l’empreinte humaine sur la biosphère, et le constat d’une dégradation avancée des milieux vivants et géophysiques.
Sous la dénomination « Mérizotopie » sont esquissées des alternatives de sortie de l’impasse, par une société civile engagée dans la collégialité, et sont évoquées des formes d’évolution éco-compatibles entre l’Espèce et la Planète Vivante qui n’est ni à acheter, ni à vendre, ni à détruire.